Le
Figaro-modes au théâtre du 15/11/1903:-------------------------------------------
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prestidigitateurs Isola ont transformé la Gaîté,
et en ont fait une ravissante salle bleue et or où ils donnent
une série de représentations d'opéras, soi-disant
populaires, et en fait extrêmement élégantes. Hérodiade,
l'œuvre magnifique du maître Massenet, interprété
alternativement par Mmes Emma Calvé et Félia
Litvinne et
M. Renaud, trois artistes hors ligne, a d'abord attiré
le grand Tout-Paris musical qui n'avait jamais eu l'occasion d'entendre
cet opéra intégralement représenté. Flamenca,
de MM. Henri Caïn, Eugène
et Ed. Adenis, musique de M. Louis
Lambert, joué ensuite, a retrouvé à peu
près la même brillante assistance. La mise en scène
a provoqué l'admiration générale : les prestidigitateurs
qui ont cessé de l'être, disait-on de tous côtés,
en parlant des Isola, sont devenus de vrais féeriques
magiciens. Le livret dans lequel il y a cependant
de bonnes choses, a moins enthousiasmé; quant à la musique,
elle est agréable à entendre : ce n'est pas du très
grand art, des inspirations géniales, mais il y a de jolis motifs
tendres qui ne sont pas trop des réminiscences, de brusques et
violentes sonorités qui échappent à l'écueil
du vulgaire. L'orchestre de M. Luigini est excellent;
Mme Thierry — la Flamenca — a été
très applaudie et méritait de l'être. Les autres interprètes,
MM. Leprestre et Bouvet; Mmes Carré-Delorn,
Ruper et Lenepveu, ont eu leur légitime
part de succès dans l'interprétation de cette œuvre
réellement intéressante.
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Des représentations populaires, c'est-à-dire à
prix abordables, répondent à un véritable et vif
désir de beaucoup de Parisiens et étrangers résidant
à Paris; il faut espérer que l'initiative prise par les
frères Isola et accueillie avec faveur rencontrera de fidèles
et durables adhésions.
--- La musique de plus en plus recrute dans
tous les rangs de la société de fanatiques admirateurs :
N'est-elle pas, de tous les arts, le plus divin? Celui qui, sur terre,
permet l'oubli et transporte dans les régions sereines de l'idéale
harmonie, et, aux cieux, ajoute encore à la félicité
des bienheureux et des anges?
COMTESSE DE SESMAISONS. ---------