Les Frères ISOLA

présenteront demain soir leurs
«Grandes Illusions »
sur la scène de leur nouveau théâtre

Le Figaro

Le 20 octobre 1937


 


Quelques coups de marteau, une couche de peinture, des rideaux neufs, sans doute par-ci par-là des tours de passe-passe, et nous voyons aujourd'hui le théâtre de la Potinière devenir le théâtre Isola.
La façade est jaune ; de grosses lettres rouges éc
lairent la rue Louis-Le-Grand, si grise. L'atmosphère de la salle, du bar, du vestiaire, des couloirs est redevenue parisienne, lé gère. Et tout cela n'est ni une illusion, ni le résultat d'un « truc », mais une réalité pleine de brillantes promesses.
Cet après-midi, scies, vilebrequins, true
lles, pinceaux avaient quitté le théâtre et canne sous le bras, coiffés d'un melon et vêtus d'un pardessus noir, les frères Isola prenaient des airs de promeneurs aristocratiques et nonchalants pour jeter un dernier coup d'œil sur les travaux.
Sous un large monocle, leur regard allait rapidement du balcon aux coulisses.
— Je crois, me dit Emile Isola, que nous avons réalisé cette fois notre rêve. Car, pour la première fois, nous assumerons simultanément les fonctions de directeurs et continuerons à présenter nos
« Grandes illusions », qui obtinrent, vous le savez, un très gros succès, il y a un an, à l'A. B. C., à l'Empire, à Trianon, à l'Européen et aux casinos de Nice, Cannes, Genève et enfin, cet été, à Vittel, Deauville, Trouville, La Baule, Biarritz.
« Demandés partout, nous avons préféré accepter l'offre de nos amis et prendre la direction artistique du « Théâtre Isola », où, naturellement, nous reparaîtrons sur la scène dans tous Nos nouveaux grands « trucs »,qui, nous l'espérons fermement, amuseront encore longtemps grands et petits. »
— Comment se composera votre programme ? Verrons-nous, au cours de la soirée, d'autres attractions ?
— Une seule, au début, l'extraordinaire orchestre de Maurice Tubas, dont le numéro durera vingt minutes. Nous occuperons donc le plateau le reste du temps. C'est beaucoup, n'est- ce pas ? Mais avec des « illusions et des trucs », nous essayerons de donner aux spectateurs l'impression que nous passons comme un éclair et que l'heure se réduit à quelques minutes en somme très courtes...

 

M.-A. DABADIE