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gallica.bnf
---: « LYRICA» Janvier 1935 |
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-- Présentation de MANDRIN au
THÉÂTRE MOGADOR
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De même que je le prévoyais pour l’Auberge
du Cheval blanc, Mandrin me semble partir pour une longue étape.
C'est que les frères Isola, ces
merveilleux directeurs, ne lésinent pas sur les frais. Ils
présentent les œuvres avec un luxe, une abondance de costumes,
des décors somptueux, enfin un ensemble qui force notre admiration.
---- Qu'ils soient également remerciés de nous avoir donné cette fois une œuvre française, et par le sujet, et par les auteurs. Ces derniers doivent se féliciter d'avoir été joués sur la scène du Mogador. ---- Dans l'esprit de ceux, et j'en suis, qui n'ont jamais lu l'histoire de Mandrin, celui-ci passait avec Cartouche pour un sinistre bandit. Les auteurs en ont fait un personnage |
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brutal,
certes, mais large d'idées, bon à ses heures et sympathique
à la populace qu'il a toujours protégée au détriment
de ceux qui possédaient. ---- Le musicien Szulc, qui a déjà connu de beaux succès avec Flossie et Sidonie Panache, a composé une partition solide, qui comporte de nombreux airs exaltant la bravoure, la fierté, l'amour, des marches, des chœurs sonores et bien construits. Le côté comique et amusant a également sa part. Plusieurs parties furent bissées. |
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----Deux
nouveaux venus dans le genre : M. Georges Jouatte et
Mlle Solange Renaux étaient chargés des
rôles principaux. Si le comédien ne se sent pas encore tout
à fait à l'aise, si son texte a besoin d'être extériorisé,
du moins, Georges Jouatte a-t-il la carrure et la prestance de Mandrin.
Quant au chanteur il fit merveille : quelle jolie voix à l'émission
homogène et souple, comme il sait la chauffer sans la forcer et
comme il détaille le couplet! Son succès fut très
grand. |
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---- Je n'avais
pas entendu Mlle Solange Renaux depuis sa sortie du Conservatoire. Cette
jeune artiste joue avec intelligence : elle a du cran, elle porte fièrement
le costume, elle dit bien et sait chanter, mais son passage à
l'Opéra a dû lui occasionner un certain grossissement des
sons quand elle chante en force, auquel elle devra faire attention.
Charles Friant, dans un rôle de noblesse et de
mesure, est l'artiste sûr de lui-même que nous applaudissons
toujours avec plaisir. Roger Allard, ainsi que Mlles
Régelly et Germaine Duclos,
forment un charmant trio. René Hérent,
Carpentier, José Dupuis, Henri
Vilbert et Monette Dinaysont tous excellents.
Jean BOURBON |
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