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----------------: « Le Matin»
page 2, du Dimanche 8 juin 1941 |
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Les frères Isola ou |
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- Les frères Isola ?.. C'est un demi-siècle
de la vie de Paris évoqué par ces trois mots. Et c'est une
vie bien émouvante et bien curieuse que ces deux hommes, nés
à Blida, ont vécu parallèlement. Ils furent parmi
les grands amuseurs de la capitale. On les vit, tour à tour, opérant
sur les planches et dirigeant des théâtres, présentant
des, spectacles et se donnant eux-mêmes en spectacle. --- ----- - Cette vie, M. Pierre Andrieu vient de l'écrire. Cela fait un livre plein de pétulance et d'historiettes où alternent le touchant et le cocasse. L'auteur de '"A l'écoute de Verdun" n'avait que l'embarras du choix. Il a su utiliser heureusement cette moisson d'anecdotes que nous lirons quelque jour prochain. ---- Emile et Vincent, dès leur plus jeune âge, se complurent aux tours des prestidigitateurs de passage. Ils rêvaient à leur tour de devenir illusionnistes. Cependant, le père Isola se fâcha. Il leur voulait uu métier sérieux c'est ainsi qu'Emile et Vincent furent d'abord menuisiers mécaniciens, entassant jour après jour leurs économies. |
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--- Quand
ils eurent un petit magot 400 francs ils gagnèrent la France. Et,
un beau matin de mai 188o, ils arpentaient, émerveillés, les
boulevards, ces boulevards dont ils allaient, bientôt, devenir les
rois. ---- Deux ans plus tard, ils donnaient, lors d'une représentation à bénéfice, leur première exhibition publique qui fut un triomphe. Mais pas tel qu'ils le rêvaient, car, les objets dissimulés dans leurs manches, bien avant le moment voulu se mirent à dégringoler sur la scène. |
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![]() Les frères Emile et Vincent ISOLA à leurs débuts (photo gaité lyrique) |
---- Leur tour était raté.
Mais le public ne se tenait pas de rire. ---- Ils se remirent au travail et vint le jour où ils parurent à la Scala. Cette fois, le succès fut complet. Dès lors, les Isola allèrent de succès en triomphe, promenant de ville en ville leur numéro, et jusqu'à Blida où une réception triomphale leur fut faite. ---- De retour à Paris et après un séjour aux Folies-Bergère, Vincent eut une idée avoir sa salle à soi. Vincent et Emile louèrent une petite salle boulevard des Capucines, et donnèrent leurs premiers spectacles chez eux. Ils réalisèrent des recettes superbes: 45 fr. 5o, 70 fr. maximum. ---- En 1892, ce n'était plus une petite salle anonyme qui les abritait, mais bien le Théâtre Isola. |
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Ils connaissent tous les boulevardiers. Rochefort,
Sardou, Albert Carré, les grands ducs de Russie sont parmi leurs
familiers. C'est la célébrité, la gloire. F. D |
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