Le journal "L'ORDRE" du mercredi 28 février 1940 |
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eeee Médrano donne actuellement
un excellent programme. Programme un peu court, un peu rapide, et dont
la composition correspond peut-être plus à un spectacle de
music-hall qu’à un spectacle de cirque, mais dont la bonne
qualité générale mérite un encouragement
par ces temps difficiles. eeee Le clou de la représentation est assurément l’étonnant numéro des frères Isola qui présentent, avec une élégance et une tenue qui comble d’aise le spectateur un peu soucieux de la forme, trois « illusions » dont on serait tenté de dire qu’elles sont des mystères. eeee Celle-ci, notamment : les jumeaux Dommergue, deux tout jeunes gens d’une ressemblance parfaite, sont assis les yeux bandés, l’un en face de l’autre, au milieu de la piste. Vincent Isola circule parmi les spectateurs et tous ceux qui le veulent lui murmurent à l’oreille le nom d’une opérette ou d’un opéra. Vincent Isola se tourne alors vers les deux « sujets », tend vers eux la main en silence et, immédiatement, les jumeaux Dommergue, sans la moindre hésitation, jouent l’air principal de l’œuvre demandée. eeee L’expérience se renouvelle deux fois, trois fois, quinze fois ; les sceptiques eux-mêmes glissent à l’oreille de Vincent Isola le nom de l’œuvre de leur choix ; pas une fois les « sujets » ne se trompent ; pas une fois, ils ne marquent la moindre hésitation. Le cirque croule sous les applaudissements. eeee La rentrée de Porto, après vingt ans d’absence à Médrano, est l’autre attraction substantielle du spectacle. Porto et Alex naturellement, ont composés une série de petits sketches dans la meilleure tradition de la piste. Pas d’exagération, peu de moyens, une foule de nuances…et beaucoup d’effets. Petits et grands sont en joie. Alex et Porto, deux clowns, deux vrais, c’est rare. eeee Signalons Miss Novara, virtuose xylophoniste, le couple acrobatique, Reylaus, les Renattis, l’écuyer Alexandro et, enfin, les danseurs comiques Leons et Harry. L’ensemble du spectacle est présenté par Recordier et Boulicot, toujours aimés enfants, mais un peu faibles. |
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le journal "LE POPULAIRE" du
mercredi 4 mars 1940 |
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--- Au
milieu d’un copieux programme
qui nous permet d’applaudir à nouveau
le beau numéro de trapèze volant « les Flying Dolls » dont
je vous entretenais dans une récente chronique, Porto, le clown-maison
par excellence, retour d’un voyage en Espagne, et tout une série
d’autres numéros, les frères Isola, prestidigitateurs
célèbres dans leur jeunesse, bientôt directeurs
de théâtres et de music-hall. Ils connurent la grande
gloire à « Mogador »,
où ils montèrent avec une somptuosité jusque-là inconnue
des opérettes à grands succès.
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-- Et puis,
ce fut la malchance, la crise, etc., etc., si bien qu’un jour les deux
frères durent rechercher dans quelque grenier oublié les
malles à surprises et reprendre les exercices de leur jeunesse. Texte de R.FUZIER |
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