Mercredi soir, après "Les Indes galantes",
le rideau est tombé sur la dernière représentation
donnée sous la direction de MM. Albert Carré,
Vincent et Émile Isola..
![]() Ceux qui partent ont trouvé des censeurs. Qui n'en trouve pas?.... Certains étaient de bonne foi, mais ne se rendaient pas assez compte des multiples obstacles qu'ils devaient surmonter. Les autres !.. Aucune importance ! MM. Carré et Isola ont rempli leur mandat jusqu’au bout, loyalement ils peuvent en conserver une juste fierté La dernière représentation en est une preuve frappante. Si nous examinons, comme nous l'avons entrepris pour les œuvres précédentes, ce que M. Carré, seul, puis avec le concours de MM. Isola, a fait pour Le Roi d'Ys, nous voyons que cette belle œuvre française créée d'abord avec un éclatant succès sur la scène du Théâtre Sarah-Bernhardt actuel fut longtemps écartée de la salle Favart; elle faisait partie des ouvrage lyriques sur lesquels Carvalho avait émis une voix exclusive parce qu'ils n'avaient point été découverts par ses soins. M. Albert Carré la remit en scène en 1902 et l'entoura d'un soin particulier. La distribution comprenait Mme Delna dans le rôle de Margared, repris ensuite par Mlle Coulon ; Mlle Guiraudon ou Mlle Cesbron dans celui de Rozenn. M. Léon Beyle chantait Mylio et M. Delvoye Karnac. Les rôles du roi d’Ys et de Saint Corentin étaient MM. Vieuille, Huberdeau ou Imbert, M. Luigini conduisait l'orchestre. ![]() M. Frigara fut acclamé après l'ouverture qu'il enleva dans un mouvement remarquable par ses nuances multiples et par sa force finale. Les protagonistes étaient Mme Marthe Chenal, tragédienne lyrique aux attitudes harmonieuses, à l'action dramatique constante ; Mlle Myrtae qui a bien chanté la jolie phrase du deuxième acte « En nous il est venu comme viennent les fleurs...... » ; MM. Lapelletrie, à qui la rare qualité de ses demi-teintes fit bisser le madrigal du quatrième tableau: Albers, comédien habile et chanteur accompli ; Guénot, dont le beau timbre vocal s'épanouit avec largeur dans Saint Corentin, Dupré et Goavec, artistes sûrs et consciencieux. Une entrée des "Indes Galantes" de Rameau, montée cette saison même avec un luxe délicat de décors et de costumes complétait ce dernier spectacle. Pierre Maudru. |
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