
Emile
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Vincent
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Avant sa réouverture
La Gaîté-Lyrique fait sa toilette
La réouverture de la Gaîté Lyrique
: Comœdia l’a annoncé, aura lieu le premier octobre.
MM. Isola achèvent d’établir pour la prochaine saison
un programme que nous publierons dès qu’il sera complètement
arrêté et dont nous avons eu un brillant avant-goût
par l’annonce des créations de Panurge, de Massenet ; de
l’Aiglon, de Nouguès, etc.
Mais si les artistes, les chœurs, l’orchestre et le personnel
goûtent actuellement un repos bien gagné, il ne faut pas
croire que l’on chôme à la Gaîté.
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On y fait au contraire
d’importants travaux. Si par hasard vous vous aventurez sur le plateau,
vous risquez fort, si vous n’y prenez garde, d’être
précipité incontinent dans le troisième dessous.
De fait la belle scène de notre Lyrique populaire, ressemble à
un vaste chantier. Des échafaudages y plongent à une si
grande profondeur que l’on pourrait croire que l’on installe
un nouveau Métro.
Grâce à M. Marcel Simond, le très aimable
secrétaire général, nous passons à travers
le fouillis des châssis souterrains, ça n’est pas sans
danger, et nous voyons les modifications effectuées, d’après
les plans de M. Eugène Wagret, architecte de la ville de Paris,
et sous la direction de M. Quenette, architecte inspecteur.
Les trois dessous de la scène ont été complètement
démolis… pour faire place à d’autres. Ceux-ci
comporteront, naturellement les derniers perfectionnements: plans coulissés,
boîtes à vapeur, etc., etc., qui rendront la machinerie et
les changements de décors faciles et qui permettront la présentation
parfaite des œuvres modernes à grande mise en scène.
Les clichés qu’a pris Brod, avec son flegme satanique donneront
bien une idée de l’état des travaux.
La salle, l’une des plus belles, l’une des meilleures comme
acoustique, n’a pas moins été l’objet de soins
attentifs des sympathiques directeurs de la Gaîté. Elle sera
complètement remise à neuf et resplendira le soir de la
réouverture, du nouvel éclat de ses ors restaurés.
Ce n’est pas la première fois que les frères Isola,
qui président aux destinées du théâtre de la
place des Arts-et-Métiers, depuis 1904, le remettent en état.
C’est à eux que l’on doit la magnifique disposition
de la salle actuelle.
D’ailleurs, le Théâtre de la Gaîté subit
déjà de nombreux changements.
Sa fondation remonte à 1760. Il avait alors pour titre : Théâtre
des Grands Danseurs du Roi, pour directeur le célèbre Nicollet
et était une baraque en bois. Détruit en 1770, par un incendie
et ouvert à nouveau la même année.
En 1792, il prit le titre de Théâtre d’Emulation, puis
devint, l’année suivante le Théâtre de la Gaîté.
Comœdia le Samedi 24
août 1912
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