Source Gallica de la Bnf
"Le Ménestrel"

du 10 juillet 1925
     
       
 
   
 

---- On sait que, contrairement à la thèse soutenue par la Ville de Paris, les tribunaux avaient accordé à M. Maurice Bernhardt le droit à la prorogation, qui avait été reconnu à la grande tragédienne.
---- En vertu des derniers jugements, la question de la mise en location du théâtre de la place du Châtelet ne devait pas se poser avant la fin du mois de mars 1928.
---- Or, cette question va se trouver réglée définitivement à très brève échéance, car la deuxième commission est appelée à ratifier un arrangement en vertu duquel M. Maurice Bernhardt fait abandon complet du théâtre au profit des frères Isola, qui comptent prendre possession de la scène à la date du 1er octobre prochain.
---- La Ville pourra disposer du théâtre quatre fois par an au profit des caisses des écoles. MM. Isola, sauf cas spéciaux et autorisés par le préfet, ne devront engager que des artistes français.
---- Les dernières signatures doivent être échangées le 15 juillet.
Rappelons que MM. Isola ont déjà pris la direction du Théâtre-Mogador.

   

   
Source Gallica de la Bnf
"Le Mutilé de l'Algèrie"

du 13 septembre 1925
   

LES FRERES ISOLA VONT PRENDRE LE THEATRE SARAH-BERNHARDT

---- Aux termes d'un jugement du tribunal civil de, Versailles confirmé par un arrêt de la cour de cassation, toutes chambres réunies, M. Maurice Bernhardt a le droit d'occuper jusqu'au 1er avril 1928, le théâtre qui avait été concédé à Sarah-Bernhardt par la ville de Paris. Mais M. Maurice Bernhardt ne tient pas parait-il, à user de son droit jusqu'au bout; Et il serait disposé à céder son bail à MM. Emile et Vincent Isola.
---- MM. Isola, qui vont quitter l’Opéra-comique le 15 octobre, ont donc posé leur candidature à la direction du théâtre Sarah-Bernhardt. Si le Conseil municipal ratifie les propositions du préfet de la Seine, cette candidature sera sans doute agréé avant le 15 septembre, et les frères Isola entreront au théâtre Sarah-Bernhardt dès l'automne prochain. Le prix du loyer serait de 100.000 francs par an jusqu'au 31 mars 1928, et 250.000 francs par an après cette date, pour un bail de douze ans. MM. Isola s'engageraient à consacrer une somme de 550.000 francs à la remise en état du théâtre. Celui-ci continuera de porter le nom de Sarah-Bernhardt.


---- Ces deux articles montrent les contraintes imposées par l'usage du théâtre Sarah-Bernhardt: les sommes demandées à la remise en état et le loyer hypothéquaient l'avenir, d'autant plus que l'exigence sur le contenu essentiellement orienté vers l'hexagone avec de franchouillards acteurs ne pouvaient arranger les choses. Mogador, tourné vers les opérettes anglo-saxonnes ne pourra combler les énormes pertes causées par son faux jumeau: le théâtre Sarah-Bernhardt..

Claude LOUBET