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SUR
LE SEUIL DE NOTRE NOUVEAU THÉÂTRE
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nouveauté
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Du journal le
Figaro du mardi 19 octobre 1937 source
: Gallica |
-- Au
moment d'inaugurer le théâtre Isola, nous ne nous souvenons
pas, sans émotion, de la carriére que nous avons déjà accomplie.
D'abord prestidigitateurs, puis directeurs, tour à tour, des plus
grands théâtres de Paris, nous revenons à notre premier
métier.
6666---- Après l'inoubliable
accueil que nous a réservé le public parisien,
il y a un an, à
l'A B C., nous avons présenté nos « grandes
illusions » à l'Empire, à Trianon, à l'Européen
de Paris, aux Casinos de Nice, Cannes. Genève puis, cet été, à Vittel,
Deauville, Trouville, La Baule, Biarritz. Demandés partout,
nous avons préféré accepter l'offre de nos
amis et prendre la direction artistique du « Théâtre
Isola » où nous reparaitrons sur la scène dans
tous nos nouveaux grands « trucs » qui, nous l'espérons
fermement, amuseront encore longtemps grands et petits. |
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du 20 octobre 1937source: BNFoctobre
1937
INAUGURATION
DE LA POTINIÈRE
LES
FRERES ISOLA DIRIGENT UN NOUVEAU THÉÂTRE
Les frères Isola dirigent
un nouveau théâtre ! Les frères Isola reprennent leurs expériences
de grandes illusions.
Voici deux « attractions » parisiennes que nous
avions presque oubliées.
Les frères Isola, directeurs, avaient interrompu leur carrière
avec Mogador, où ils donnèrent en dernier lieu L'Auberge
du cheval blanc.
Auparavant ils furent à la tête
de Parisiana, de l'Olympia, des Folies-Bergère et
des salles telles que celles de la Gaité-Lyrique, l'Opéra-Comique et Sarah-Bernhardt.
Auparavant et nous remontons alors le cours de
quarante années, ils débutèrent aux Capucines dans
des tours de prestidigitation.
Les deux frères, d'acteurs devinrent directeurs.
Le 1er janvier 1936, ils cédaient à d'autres leur Mogador.
Ils étaient ruinés.
On sait que Sacha Guitry organisa une représentation à leur
bénéfice : représentation au cours de laquelle ils revinrent à leurs
anciennes amours el présentèrent leurs meilleurs numéros.
A la place même de l'ancienne Potinière,
que nous ne reconnaîtrons plus puisque le Théâtre Isola est
un théâtre moderne, nous allons les revoir.
Nous allons les revoir dans un programme dont ils seront l'unique attraction.
Pour les accompagner : un orchestre, celui de Maurice Toubar.
Deux ou trois personnes les aideront dans leurs exercices.
A partir du 19 octobre, donc, ouvrons
nos veux très grands. Essayons de percer le percer le mystère de "La
Cabine fantastique" et de tant d'autres choses…
Jean
SCHETTING
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Inauguration
du Théâtre Isola
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Du journal le Figaro du
samedi 23 octobre 1937 source
: Gallica
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Les frères
Isola ont inauguré hier leur nouveau théâtre
de la rue Louis-le-Grand, qui était autrefois la Potinière,
tout comme, en 1892, ils inauguraient les Capucines. Ce n'est pas
le moindre miracle de ces illusionnistes que descendre ou remonter à leur
gré le cours des saisons.
La nouvelle grotte
de nos enchanteurs, capitonnée de gris, n'a rien de terrifiant,
et ils savent y faire régner un air de bon ton, de politesse,
de gentillesse, qui évoque: nouveau miracle les temps aimables
d'autrefois.
On a l'illusion,
au Théâtre Isola, de n'être pas au théâtre
mais chez des amis qui se mettent en quatre pour nous divertir et y parviennent.
Les frères Isola, il ne faut pas l'oublier, sont
des maîtres en leur art. Ils ont su actualiser leurs anciens tours
en les exécutant avec une rapidité déconcertante,
et Emile Isola est un prestidigitateur aux mains merveilleuses.
- Et
puis, ils ont trouvé un sujet extraordinaire, une princesse voilée
qui, par transmission de pensée, joue au piano tous les airs d'opéra
et imite toutes les vedettes au commandement.
On cherchait,
pendant l'entr'acte, à percer l'incognito de cette princesse.
Nous
croyons savoir qu'il s'agit d'une spirituelle comédienne dernièrement
pensionnaire de l'Odéon. En tout cas, ce qu'elle fait: est tout à fait
joli et contribuera ta vogue de ce petit théâtre si parisien. ---------------------------A.
W. |
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INSTANTS DE PARIS
Les
deux frères Isola
sont revenus à
leurs
premières
amours
par
Louis LEON-MARTIN le 23 octobre 1937
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Ce
ne fut pas une grande, grande fête,
comme dirait Dréan, mais ce fut une jolie petite fête.
Toute
plaisanterie mise à part,
Paris a vécu
hier soir un de ces moments de gentillesse dont Il n'est pas prodigue
et qui
s'accompagnent, en même
temps que d'une atmosphère heureuse, de ce tact et de cette délicatesse
dont il a le secret.
Emile et Vincent Isola se présentaient à lui à la
Potinière
comme ils le firent, il y a près de cinquante ans aux Capucines. Ceux
qui donnèrent tant au théâtre et que le théâtre
trahit soudain, recommençaient après tant d'efforts la course de
leur vie comme si rien ne s'était passé... Comme si rien ne s'était
passé, j'exagère. De vrai, ils se montraient à nous avec
le même chic, le même détachement, la même élégance
qu'aux années où la fortune les comblait. La fière, la courageuse
attitude et que Paris sensible aux gestes de sincérité, avait précisément
comprise.
On était entre amis. Le théâtre de la Potinière ne
se prête pas à l'envahissement des foules. Aussi bien fallait-il
cette intimité. Dès que les frères Isola parurent, les bravos éclatèrent
et longtemps, longtemps ils se prolongèrent. Sur le plateau, en apparence
impassibles, mais plus émus qu'ils ne consentaient à le montrer,
les anciens directeurs de Mogador, de la Gaîté-Lyrique, du Théâtre
Sarah-Bernhard, de l'Opéra-Comique saluaient et resaluaient. Puis tout
de suite ils enchaînèrent. Et j'apprécie qu'ils aient ainsi
enchaîné. Toute parole aurait été de trop. On s'était
compris ; cela suffisait.
Je
parlerai de la représentation
une autre fois. Mais ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est qu'elle se
passa
dans
une atmosphère
charmante. Ce n'est pas tous les soirs que, lorsqu'on demande à des gens,
dans la salle, de monter sur la scène, ce soient des personnalités
parisiennes qui se présentent. C'est ainsi qu'une ancienne cantatrice
en renom et que la femme d'un très important pharmacien parisien vinrent
elles-mêmes
ligoter Emile Isola sur une chaise. Ça n'a J'air de rien comme ça,
mais cela ajoute tout de même beaucoup au numéro. Emile
Isola est certainement de mon avis, qui se laissait faire avec une particulière
satisfaction.
Pendant la
représentation,
Vincent Isola avait galamment exprimé ses
craintes de nous retenir trop longtemps. La précaution était,
bien entendu, inutile. De fait, quand le rideau tomba sur la dernière
partie, les spectateurs, debout, applaudirent et l'ovation du début
recommença.
On semblait attendre l'annonce, comme à une générale ordinaire,
mais il ne pouvait y avoir d'annonce. On le savait, mais on le regrettait.
On aurait été heureux de préciser sur les noms des deux
artistes-gentlemen la manifestation de sympathie qu'on leur faisait déjà de
si bon cœur !...
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Le
premier spectacle du Théâtre ISOLA
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Du
journal l' Epoque du jeudi 28 octobre 1937
Des
applaudissements enthousiastes ont accueilli l'autre soir l'apparition
sur le plateau
du nouveau
Théâtre
Isola, de Vincent et Emile Isola qui, à 70
ans passés, recommençaient leur carrière artistique
dans les mêmes conditions et à peu près dans
la même atmosphère qu'à leurs débuts,
en 1892, aux Capucines, marque une époque charmante,
celle de 1900, et leurs « grandes illusions » quoique
présentées sous une forme nouvelle et adaptées
aux temps modernes n'en demeurent pas moins un spectacle d'une
génération non encore habituée aux sensations
de l'auto, de l'avion,de la T.S.F. et aux truquages diaboliques
du cinéma. Mais le public de l'autre soir était un
public sage et qui ne demandait qu'à redevenir un enfant.
Il s'amusa, il rit, il s'intéressa. Je ne crois pas que
les frères Isola en demandaient davantage.
On
a donc revu avec joie le coffre en papier d'où jaillit,
au simple coup de baguette de Vincent Isola, une
charmante et blonde Rose-Marie, la malle où elle
est enfermée et d'où elle s'évade en quelques
secondes; le médium — une princesse, dit le programme — qui,
assise devant un piano, exécute des morceaux d'opéras,
d'opéras-comiques, d'opérettes, demandés par
les spectateurs à l'oreille de Vincent Isola et
qui, également, avec beaucoup d’esprit et de talent,
imite nos grands artistes du Music-Hall et du Théâtre.
Ce
numéro a obtenu un très gros succès et a passionné l'assistance.
Le programme comprenait encore des exercices de prestidigitation, de manipulation,
une sensationnelle expérience de lévitation qui intrigua fort
les spectateurs, qui cherchèrent en vain les câbles et les ficelles,
des ombres chinoises, et l'orchestre hongrois de Maurice Tubas et
des virtuoses parmi lesquels se distingua M. Mendé,
un virtuose incomparable du cymbalum.
J. VIRGIL
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