Le café d'Orient

Antoine Isola

;;;;;;;;;;----CHRONOLOGIE DES FRÈRES ISOLA----
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Réalisée en 2004 par Fabienne Gambrelle

auteur de plusieurs ouvrages et scénarios télévisés

     

  • 1860 :
    4 septembre
    : Naissance d'Emile Isola à Blida en Algérie. Son père, Antoine Isola, "tailleur d'habits" est né le 30 mars 1826 à Torre del Greco, à Naples (Italie), et naturalisé Français. Sa mère, Joséphine Belviso, couturière, est née en Sicile (île de Pantelleria), le 13 janvier 1830. Antoine et Joséphine se sont mariés le 30 juin 1849, à Blida. Emile est leur cinquième enfant.
  • 1862 :
    24 juillet :
    Naissance de Vincent Isola à Blida, en Algérie, sixième enfant de Joséphine et Antoine Isola.
    Avec leurs soeurs, Maria-Magdalena-Rosa (31/10/1851 - 10/07/1865), Maria Vincente (27/04/1854 -1920) et Louise Marie (29/10/1856 -?), leurs frères, Jean Baptiste Louis (31/05/1858-1881 ou 1886) et Giroux Salvador (05/07/1866 - 1896), Emile et Vincent grandissent place d'Armes, dans l'échoppe de leur père, qui a adjoint à sa boutique le café d'Orient, où se produisent divers artistes, notamment des prestidigitateurs.
  • 1867 :
    2 janvier
    : Tremblement de terre à Blida. La famille campe pendant quarante jours sous des tentes montées sur la place d'Armes.

  • 1871 :
    25 mars
    : Maria Vincente Isola, soeur d'Emile et Vincent, épouse Pierre Loubet, instituteur à Blida natif de Paulinet dans le Tarn.
  • 1873 :
    Mort de la mère d'Emile et Vincent. Leur père, Antoine ne se remariera jamais.
  • 1876 :
    Louise-Marie Isola, soeur d'Emile et Vincent, se marie avec Pierre Maguin, maître cordonnier d'un régiment de tirailleurs. Elle suivra son mari à Vouziers, dans les Ardennes, quand celui-ci prendra sa retraite. Ils divorcent en 1892.
  • 1877 -1878 :
    Au moment venu de choisir un métier, Emile apprend celui de mécanicien à Blida, et Vincent de menuisier, sur l'ordre de leur père, peu sensible à leur désir de devenir prestidigitateurs.
  • 1880 :
    Mai :
    Arrivée des frères Isola à Paris, après une étape à Marseille où ils exercent les métiers de menuisier et de prestidigitateur.
    A Paris, ils se rendent au théâtre Robert Houdin, dirigé par le fils du célèbre Robert Houdin. Là, ils applaudissent le jeune prodige calculateur Jacques Inaudi (1867-1950). Ils assistent par ailleurs, au spectacle Les pilules du diable, au Châtelet, " féérie montée par M.Rochard" (avec attraction de la femme volante connue sous le titre de la "Mouche d'or", à l'origine d'un ballet que les frères Isola monteront vingt ans plus tard à l'Olympia).
  • 1880 -1881 :
    Emile et Vincent séjournent à Vouziers, où leur beau-frère leur trouve du travail. Ils reviennent ensuite à Paris où ils sont embauchés par M. Morel, entrepreneur en Menuiserie, rue Charles V, pour travailler sur le chantier de construction du Crédit Lyonnais, Boulevard des Italiens.
    Le soir, Emile et Vincent fréquentent le bal de "La Vacherie", situé sur l'emplacement du Caveau de la République. Dés qu'ils ont de l'argent, les deux frères achètent des trucs à Voisin, "marchand d'instruments de physique et de boîtes à double-fond, rue Vieille du Temple".
  • 1881 :
    Mort de leur frère aîné Jean Baptiste Louis Isola, soldat qui aurait escorté la mission Flatters et serait mort massacré avec ses compagnons dans le Sahara.
  • 1882 :
    Emile et Vincent louent la salle de Lancry pour y représenter leurs tours. C'est un tel ratage que les deux frères apposent un panneau ainsi rédigé, dans les couloirs menant à la salle:
    " Messieurs Isola font savoir que les sifflets sont considérés comme des applaudissements ".
  • 1883 :
    Emile et Vincent partent en tournée en province. Ils présentent notamment leur spectacle intitulé "Guillaume Tell", à l'Alcazar d'Amiens. Hélas, la flèche s'arrête à mi-parcours, suspendue au fil censé la guider ! Retour peu glorieux à Paris, où, sans le sou, les deux frères passent une nuit sur un banc du square des Arts et Métiers, en face du théâtre de la Gaîté.
    Emile et Vincent occupent divers emplois de menuisier, sans arrêter de travailler la magie. Ils font leur numéro de prestidigitations dans les communes de la région parisienne, et construisent des automates, qu'ils présentent au public à la Scala. Ils habitent rue Trézel aux Batignolles.
  • 1884 :
    Les frères habitent un hôtel de la rue Darcet, près de la place Clichy, dans le XVIIe arrondissement. Le soir, ils fréquentent le Concert de la rue Biot (devenu par la suite le théâtre de l'Européen).
    Les frères se séparent de temps en temps, pour gagner des sous. Ainsi Vincent Isola fait partie, quelque temps, du cirque Soulier, avec lequel il fait une tournée en province. Parallèlement,Emile fait des tours de prestidigitations à Bagnoles-de-l'Orne.
    Les deux frères sont ensemble à Lunéville pour donner une représentation au mess des officiers. Ils présentent pour la première fois leurs grandes illusions au théâtre de Mantes, et sont engagés à l'Alcazar du Havre.
  • 1886 :
    Les frères Isola sont engagés pour quelques années aux Folies-Bergère.
    Tournées en province : Grandcamp (Calvados), Dinard, Jersey, Bordeaux, Toulouse, Marseille, etc... Emile et Vincent retournent en Algérie : ils présentent leur numéro de prestidigitation à Blida. Nouvel engagement aux Folies Bergères à leur retour à Paris.
  • 1889 :
    Antoine Isola, leur père, vient à Paris pour l'Exposition Universelle.
  • 1892 :
    Les frères Isola prennent la direction de la salle des Capucines, où se tenaient jusque-là des cours et des conférences. Durant cinq années, ils sont à la fois les directeurs et les deux seuls acteurs, y présentant d'étonnantes attractions, comme " le chapeau qui parle ", " Le piano magnétique ", " le mystérieux Caucasien ", " les cerveaux siamois ", et surtout, " L'isolisme, escamotage d'une dame blonde ! ". Leur première recette au théâtre des Capucines, rebaptisé théâtre Isola, est de vingt-cinq francs.
    L'aprés-midi les conférences continuent à se donner dans la salle des Capucines. Le soir, les prestidigitateurs occupent le théâtre. Parmi leurs spectateurs, on relève : le journaliste Henri Rochefort, les grands ducs de Russie, Albert Carré, Victorien Sardou, ou en Cléo de Mérode.
    A la suite des représentations, les Isola présentent leur numéro lors de soirées privées, chez la contesse de Montesquiou, chez le prince Stirbey, le marquis de Casarriera, etc... Les frères habitent aux Batignoles, mais ils prennent une boite postale rue de la Paix pour traiter dignement avec leurs riches clients...
    Leur situation financière s'améliorant, ils démenagent et s'installent rue de Douai dans le IXe arrondissement.
  • 1896 :
    Aprés avoir assisté à la projection des frères Lumière au Grand Café, en décembre 1895, les frères Isola font breveter un appareil de projection de leur invention: L'Isolatographe. Ils en vendront plusieurs exemplaires. Ils en vendent peut-être un à Mélies, à moins qu'ils ne lui cèdent un appareil de prise de vue qu'ils auraient mis au point.
    Les frères achètent des films au frères Pathé qu'ils projetteront dans leur théâtre.
  • 1897 :
    Les frères Isola vendent leur théâtre à Max Maurey et à Alphonse Franck. En avril, les frères Isola achètent le Parisiana Concert (opérettes, revues, café-concert) à M. de Basta qui y a englouti sa fortune. Les Isola programment le chanteur vedette Paulus et le musicien Fragson, au Parisiana.
    20 juin : Les frères Isola, donnent une représentation au Casino d'Aix les Bains. Le roi de Gréce est dans le public.
    Les frères Isola rencontrent Feydau lors d'un voyage à Plombières.
  • 1898 :
    Les frères Isola achètent l'Olympia, sans renoncer à diriger le Parisiana-Concert.
    A une date inconue, mais en tant que directeurs de l'Olympia, les frères Isola commanderont à Mélies un film intitulé Vers les étoiles.