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1860 :
4 septembre : Naissance d'Emile Isola à Blida en Algérie.
Son père, Antoine Isola, "tailleur d'habits" est
né le 30 mars 1826 à Torre
del Greco, à Naples (Italie), et naturalisé Français.
Sa mère, Joséphine Belviso, couturière, est née
en Sicile (île de Pantelleria), le 13 janvier 1830. Antoine
et Joséphine se sont mariés le 30 juin 1849, à
Blida. Emile est leur cinquième enfant.
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1862 :
24 juillet : Naissance de Vincent Isola à Blida, en
Algérie, sixième enfant de Joséphine et Antoine
Isola.
Avec leurs soeurs, Maria-Magdalena-Rosa (31/10/1851 - 10/07/1865),
Maria Vincente (27/04/1854 -1920) et Louise Marie (29/10/1856 -?),
leurs frères, Jean Baptiste Louis (31/05/1858-1881 ou 1886)
et Giroux Salvador (05/07/1866 - 1896), Emile et Vincent grandissent
place d'Armes, dans l'échoppe de leur père, qui a adjoint
à sa boutique le café d'Orient,
où se produisent divers artistes, notamment des prestidigitateurs.
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1867 :
2 janvier : Tremblement de terre à Blida. La famille
campe pendant quarante jours sous des tentes montées sur la
place d'Armes. 
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1871 :
25 mars : Maria Vincente Isola, soeur d'Emile et Vincent,
épouse Pierre Loubet, instituteur
à Blida natif de Paulinet dans le Tarn.
- 1873 :
Mort de la mère d'Emile et Vincent. Leur père,
Antoine ne se remariera jamais.
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1876 :
Louise-Marie Isola, soeur d'Emile et Vincent, se marie avec
Pierre Maguin, maître cordonnier d'un régiment de tirailleurs.
Elle suivra son mari à Vouziers, dans les Ardennes, quand celui-ci
prendra sa retraite. Ils divorcent en 1892.
- 1877 -1878
:
Au moment venu de choisir un métier, Emile apprend celui
de mécanicien à Blida, et Vincent de menuisier, sur l'ordre
de leur père, peu sensible à leur désir de devenir
prestidigitateurs.
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1880 :
Mai : Arrivée des frères Isola à Paris,
après une étape à Marseille où ils exercent
les métiers de menuisier et de prestidigitateur.
A Paris, ils se rendent au théâtre Robert Houdin, dirigé
par le fils du célèbre Robert Houdin. Là, ils
applaudissent le jeune prodige calculateur Jacques Inaudi (1867-1950).
Ils assistent par ailleurs, au spectacle Les pilules du diable,
au Châtelet, " féérie montée par M.Rochard"
(avec attraction de la femme volante connue sous le titre de la "Mouche
d'or", à l'origine d'un ballet que les frères Isola
monteront vingt ans plus tard à l'Olympia).
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1880 -1881
:
Emile et Vincent séjournent à Vouziers, où
leur beau-frère leur trouve du travail. Ils reviennent ensuite
à Paris où ils sont embauchés par M. Morel, entrepreneur
en Menuiserie, rue Charles V, pour travailler sur le chantier de construction
du Crédit Lyonnais, Boulevard des Italiens.
Le soir, Emile et Vincent fréquentent le bal de "La Vacherie",
situé sur l'emplacement du Caveau de la République.
Dés qu'ils ont de l'argent, les deux frères achètent
des trucs à Voisin, "marchand d'instruments de physique
et de boîtes à double-fond, rue Vieille du Temple".
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1881 :
Mort de leur frère aîné Jean Baptiste
Louis Isola, soldat qui aurait escorté la mission Flatters
et serait mort massacré avec ses compagnons dans le Sahara.
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1882 :
Emile et Vincent louent la salle de Lancry pour y représenter
leurs tours. C'est un tel ratage que les deux frères apposent
un panneau ainsi rédigé, dans les couloirs menant à
la salle:
" Messieurs Isola font savoir que les sifflets sont considérés
comme des applaudissements ".
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1883 :
Emile et Vincent partent en tournée
en province. Ils présentent notamment leur spectacle intitulé
"Guillaume Tell", à l'Alcazar d'Amiens. Hélas,
la flèche s'arrête à mi-parcours, suspendue au
fil censé la guider ! Retour peu glorieux à Paris, où,
sans le sou, les deux frères passent une nuit sur un banc du
square des Arts et Métiers, en face du théâtre
de la Gaîté.
Emile et Vincent occupent divers emplois de menuisier,
sans arrêter de travailler la magie. Ils font leur numéro
de prestidigitations dans les communes de la région parisienne,
et construisent des automates, qu'ils présentent au public
à la Scala. Ils habitent rue Trézel aux Batignolles.
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1884 :
Les frères habitent un hôtel de la rue Darcet, près
de la place Clichy, dans le XVIIe arrondissement. Le soir, ils fréquentent
le Concert de la rue Biot (devenu par la suite le théâtre
de l'Européen).
Les frères se séparent de temps en temps, pour gagner
des sous. Ainsi Vincent Isola fait partie, quelque temps, du cirque
Soulier, avec lequel il fait une tournée en province. Parallèlement,Emile
fait des tours de prestidigitations à Bagnoles-de-l'Orne.
Les deux frères sont ensemble à Lunéville pour
donner une représentation au mess des officiers. Ils présentent
pour la première fois leurs grandes illusions au théâtre
de Mantes, et sont engagés à l'Alcazar du Havre.
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1886
:
Les frères Isola sont engagés pour quelques années
aux Folies-Bergère.
Tournées en province : Grandcamp (Calvados), Dinard, Jersey,
Bordeaux, Toulouse, Marseille, etc... Emile et Vincent retournent
en Algérie : ils présentent leur numéro de prestidigitation
à Blida. Nouvel engagement aux Folies Bergères à
leur retour à Paris.
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1889
:
Antoine Isola, leur père, vient à Paris pour
l'Exposition Universelle.
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1892
:
Les frères Isola prennent la direction de la salle des Capucines,
où se tenaient jusque-là des cours et des conférences.
Durant cinq années, ils sont à la fois les directeurs
et les deux seuls acteurs, y présentant d'étonnantes
attractions, comme " le chapeau qui parle ", " Le piano
magnétique ", " le mystérieux Caucasien ",
" les cerveaux siamois ", et surtout, " L'isolisme,
escamotage d'une dame blonde ! ". Leur première recette
au théâtre des Capucines, rebaptisé théâtre
Isola, est de vingt-cinq francs.
L'aprés-midi les conférences continuent à se
donner dans la salle des Capucines. Le soir, les prestidigitateurs
occupent le théâtre. Parmi leurs spectateurs, on relève
: le journaliste Henri Rochefort, les grands ducs de Russie, Albert
Carré, Victorien Sardou, ou en Cléo de Mérode.
A la suite des représentations, les Isola présentent
leur numéro lors de soirées privées, chez la
contesse de Montesquiou, chez le prince Stirbey, le marquis de Casarriera,
etc... Les frères habitent aux Batignoles, mais ils prennent
une boite postale rue de la Paix pour traiter dignement avec leurs
riches clients...
Leur situation financière s'améliorant, ils démenagent
et s'installent rue de Douai dans le IXe arrondissement.
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1896 :
Aprés avoir assisté à la projection des frères
Lumière au Grand Café, en décembre 1895, les
frères Isola font breveter un appareil de projection de leur
invention: L'Isolatographe. Ils en vendront plusieurs exemplaires.
Ils en vendent peut-être un à Mélies, à
moins qu'ils ne lui cèdent un appareil de prise de vue qu'ils
auraient mis au point.
Les frères achètent des films au frères Pathé
qu'ils projetteront dans leur théâtre.
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1897 :
Les frères Isola vendent leur théâtre à
Max Maurey et à Alphonse Franck. En avril, les frères
Isola achètent le Parisiana Concert (opérettes, revues,
café-concert) à M. de Basta qui y a englouti sa fortune.
Les Isola programment le chanteur vedette Paulus et le musicien Fragson,
au Parisiana.
20 juin : Les frères Isola, donnent une représentation
au Casino d'Aix les Bains. Le roi de Gréce est dans le public.
Les frères Isola rencontrent Feydau lors d'un voyage à
Plombières.
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1898
:
Les frères Isola achètent l'Olympia, sans renoncer à
diriger le Parisiana-Concert.
A une date inconue, mais en tant que directeurs de l'Olympia, les
frères Isola commanderont à Mélies un film intitulé
Vers les étoiles.
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