..... Dans un cahier intime intitulé « Mémoires d’un fossile », inédit à ce jour, Emile Moussat nous raconte le passé de son père Georges et en particulier sa période au 1er régiment de zouaves en Algérie. Georges Moussat est un personnage hors du commun, par la diversité de ses engagements : poète, musicien, auteur de pièces, journaliste et rédacteur en chef de nombreux journaux algériens comme le « Petit Colon », le « Postillon » et le « Télégramme.
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Pendant sa période militaire, c’est sur la place d’Armes de Blida qu’il croise les frères Isola qui présentaient des tours de carte. Il leur met alors un pied à l’étrier et influence leur destin en les confortant dans l’idée de partir pour la capitale.

--- "En virée à Blida, mon père remarqua un jour deux jeunes gens qui, sur la place publique, faisaient des tours de cartes et de prestidigitation. Entre artistes on sympathise ; il les félicita, il les incorpora dans le programme d’une fête qu’on organisait à Blida. Ce fut le début d’une amitié éternelle. Libéré du service Georges Moussat donna leur chance aux deux jeunes artistes en leur permettant de se produire non plus parmi les forains mais dans un théâtre à Alger. Ces deux garçons firent leur chemin et se firent connaître du monde entier sous leur nom des frères Isola. De quelque théâtre qu’ils furent plus tard les directeurs à Paris la famille de Georges Moussat y était reçue avec honneur et on avait toujours une loge à lui donner.

--- Les Isola étaient d’ailleurs des êtres foncièrement bons, courageux et simples. Ils firent des fortunes magnifiques et connurent des chutes retentissantes : jamais ils ne triomphèrent insolemment, jamais ils ne désespérèrent et toujours se remirent au travail. Ils étaient typiquement algériens, c’est à dire optimistes et confiants en l’avenir. "



Alain Moussat

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Cet extrait du « Mémoires d’un fossile » m’a été gentiment transmis par Alain Moussat que je remercie vivement. Il doit encore déchiffrer 500 pages manuscrites sur cahier d'écolier par son grand-père Emile avec de longs développements sur la période algérienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Note sur Emile Moussat : Auteur de l'ouvrage "Sous le ciel d'Allemagne" qui lui valut, en 1920, le prix Sully Prudhomme, Emile Moussat écrivit aussi des Sonnets clandestins sous l'Occupation. Agrégé, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, il fut professeur au lycée Claude Bernard dans le 16e arrondissement de Paris et rédacteur en chef de la revue Enseignements. Spécialiste des problèmes du sport, il s'intéressa à la morale du sport à l'école et faisait partie de l'association des écrivains sportifs. Officier de la Légion d'honneur en 1949, Emile Moussat était président de la Société nationale des médaillés militaires, membre de l'amicale des anciens prisonniers du camp de Limburg-a-d-Lahn et de l'association des écrivains combattants.